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Avis relatif aux mesures antiterroristes et à la législation sur les étrangers
Avis relatif aux mesures antiterroristes et à la législation sur les étrangers
En revanche, la CNCDH ne saurait, sans réagir, laisser se développer un climat de méfiance et de suspicion à l’égard des étrangers vivant en France, exposés comme les Français eux-mêmes aux risques d’attentats destinés à frapper aveuglement. Elle estime que les pouvoirs publics doivent, en une période aussi sensible éviter avec une particulière attention tout ce qui peut nourrir un tel climat.
C’est ainsi que la CNCDH regrette que, dans plusieurs communiqués du ministère de l’Intérieur relatifs aux résultats du plan vigipirate, aient été mis en relief les constats d’infractions à la législation sur les étrangers, alors même que ces infractions étaient sans aucun lien avec les menaces terroristes que le plan a pour objectif de prévenir.
De même elle met en garde contre le risque d’amalgame, dans l’esprit du public, entre actes de terrorisme et aide à des étrangers en situation irrégulière, qui peut résulter des termes du projet de loi antiterroriste actuellement soumis au Parlement (art. 1 er-3° complétant l’art. 421 du Code pénal) ;
La CNCDH estime que l’aide apportée à des étrangers, quelle que soit leur situation, ne saurait relever de la législation antiterroriste qu’au cas où elle constitue une complicité au sens défini par l’article 121-7 du Code pénal.
En conséquence elle demande solennellement que soit retirée du projet de loi la disposition dont il s’agit.