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Avis sur l'adaptation du droit interne au Statut de la Cour pénale internationale
Avis sur l'adaptation du droit interne au Statut de la Cour pénale internationale
La CNCDH demande donc au Premier ministre de présenter au Parlement un projet de loi prenant en compte les recommandations formulées dans cet avis.
Afin de donner tout son effet à l’engagement international de la France et de faciliter la coopération internationale avec la future CPI et les Etats tiers, la CNCDH juge indispensable l'introduction en droit français des termes mêmes retenus par le Statut de Rome. Ainsi, les dispositions sur les crimes de génocide et les crimes contre l'humanité devront être remplacées, l'incrimination du crime d'incitation directe et publique au génocide devra être créée et une législation intégrant les crimes de guerre en droit français devra être adoptée.
Par ailleurs, la CNCDH recommande que la loi d’adaptation française soit conforme aux principes généraux de droit pénal international tels que codifiés au chapitre 3 du Statut, afin que les tribunaux français puissent poursuivre les personnes suspectées d’avoir commis ces infractions. Elle recommande que le principe d’imprescriptibilité des crimes de guerre soit intégré dans le Code pénal et par la même que la France ratifie les deux conventions internationales relatives à l’imprescriptibilité. De plus, elle demande que les questions relatives à l’amnistie et à la grâce fassent l’objet d’une attention particulière à l’occasion de l’élaboration de la loi française d’adaptation.
Enfin, sur l'exercice de la compétence universelle, la CNCDH recommande que la loi d’adaptation prévoie que toute personne recherchée pour l’un des crimes visés par le Statut puisse être poursuivie et jugée par les juridictions françaises dès lors qu’il existe des éléments suffisants laissant supposer qu’elle se trouve sur le territoire français.