Dans un avis adopté le 13 février 2025, la CNCDH souligne les insuffisances des COP en matière de droits humains. Face aux crises planétaires, elle appelle à une diplomatie environnementale intégrée tenant compte des trois crises et intégrant les droits humains.

19 février 2025
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Mis à jour le 24 février 2025
Les COP : des rendez-vous internationaux aux résultats insuffisants
En 2024, les trois Conférences de parties (COP) – climat, biodiversité et désertification-, malgré quelques avancées, restent en deçà des enjeux et des attentes, en particulier au regard de l’impact des crises planétaires sur les droits humains. La CNCDH souligne notamment la trop faible prise en compte de l’impact des crises planétaires sur les droits humains, le manque de garanties pour la participation de la société civile, le manque de protection pour les défenseurs de l’environnement, les obstacles à une transition juste et l’opposition persistante entre atténuation et financements.
Une approche intégrée des crises environnementales
Six des neuf limites planétaires sont déjà dépassées (les limites planétaires sont des seuils au-delà desquels les activités humaines menacent la stabilité et la pérennité du fonctionnement de la Terre pour les générations présentes et futures).
Le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution sont des crises interdépendantes. Il est essentiel de cesser d’élaborer des stratégies et des plans d’action en silo, tant des solutions peuvent avoir des conséquences à la fois positives et néfastes.
La CNCDH recommande à la France :
- d’adopter une diplomatie environnementale intégrant ces interactions et de défendre les droits humains dans toutes les négociations internationales ;
- de poursuivre et d’intensifier ses efforts pour intégrer systématiquement les droits humains dans le cadre des COP et de tous des accords multilatéraux qui visent à lutter contre la triple crise planétaire ;
- de garantir la coordination de l’action de toutes les administrations dans le cadre des COP, par un mandat précis confié à une structure interministérielle, telle que le Secrétariat Général à la Planification Ecologique (SGPE).
L’impact des crises planétaires sur les droits humains
La tenue de ces rencontres internationales était d’autant plus importante que l’urgence climatique, la perte de la biodiversité et l’augmentation de la pollution ne cessent de s’aggraver, portant une atteinte considérable à l’ensemble des droits humains.
- 2,3 milliards de personnes vivent dans des terres arides, soit plus d’un quart de la population mondiale.
- La dégradation de la biodiversité ne cesse de s’accentuer : un million d’espèces sont menacées d’extinction dans les années à venir, à cause des activités humaines.
- Le dérèglement climatique va aggraver le risque de maladies graves et de mort en raison des vagues de chaleur extrême, des feux de forêt et des risques de dénutrition (GIEC)
- Le changement climatique pourrait causer la mort de 250 000 personnes par an entre 2030 et 2050 (OMS).
Protéger les défenseurs de l’environnement et garantir la participation des personnes concernées
Si les mesures prises par la Colombie dans le cadre de la COP16 pour garantir la protection des défenseurs de l’environnement et garantir la participation de la société civile sont à souligner comme des bonnes pratiques, les autres COP ne permettent pas de dresser un constat encourageant.
Pourtant essentielles pour traiter efficacement les crises planétaires, les libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association ainsi que d’information sont limitées dans de nombreux pays, y compris dans le cadre des COP. Les défenseures et défenseurs des droits humains, dont ceux de l’environnement sont menacés.
La CNCDH appelle la France à renforcer leur protection et à exiger plus de transparence sur les accords passés avec les pays hôtes des conférences.
Vers une transition juste et équitable
La transition écologique ne doit pas se faire au détriment des travailleurs et des populations les plus vulnérables.
La CNCDH recommande que la France soutienne l’intégration des principes de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la transition juste dans les futures négociations climatiques.
La diplomatie environnementale est un levier puissant pour conjuguer justice climatique et droits humains.
19 février 2025