Zeid Ra'ad Al Hussein, Haut commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies, rappelle les Etats à leur obligation de collaborer avec les organes des traités des Nations Unies.

test
Mis à jour le 8 mai 2021

Extraits du discours 

Il y a deux ans, j'ai abordé un sujet que je souhaite aborder à nouveau ce matin. On me répète sans cesse que nous ne devrions pas "nommer et dénoncer" les États. Mais ce n'est pas le fait de nommer qui fait honte. La honte vient des actions elles-mêmes, de la conduite ou des violations en cause. Le déni du droit à la vie fait honte ; le meurtre ou l'assassinat, parfois à grande échelle, produit de la honte de manière stupéfiante, en quantité apparemment inépuisable. Le déni du droit au développement produit de la honte. Le déni de la dignité humaine est source de honte. La torture produit la honte. Les arrestations arbitraires font honte. Le viol engendre la honte.

Les droits universels à la liberté, à l'égalité et à la dignité ont été reconnus par toutes les cultures et civilisations en raison de leur valeur intrinsèque et parce qu'ils permettent de maintenir la paix. Ce ne sont pas des ajouts frivoles ; ils sont absolument essentiels. Mettez-les à la poubelle, ouvertement et par défi, et les frontières qui nous séparent de l'horrible violence se dissolvent. Seules les catastrophes éclatent à ce moment-là. Comment peuvent-ils être aussi stupides ?

Devenir partie à un traité international relatif aux droits de l'homme est un engagement que l'État prend, avant tout, envers sa propre population. Les procédures de rapport visent à identifier les lacunes en matière de protection et les mesures prises pour y remédier. Elles ne sont pas facultatives.

Nous voyons encore et encore, de plus en plus brutalement, autour de nous, les résultats de la discrimination, des privations et de l'injustice - dans l'escalade des crises et des souffrances, et le déclenchement des guerres. 

Que les dirigeants considèrent ou non cette vérité comme commode, il n'en demeure pas moins que le déni des droits de l'homme dans un pays concerne tous les États de l'Organisation.

Pour réaliser des progrès dans le domaine des droits de l'homme, il faut bien plus que la simple signature au bas d'un document. Mon Bureau, les procédures spéciales du Conseil et les organes de traités offrent aux États le bénéfice d'un examen objectif et expert, d'une vaste expérience et d'outils pratiques et ciblés.

Je pense que nous avons une occasion unique de nous appuyer sur l'engagement du Secrétaire général en faveur de la prévention et sur l'Agenda 2030, qui s'appuie sur une volonté de mettre fin à la discrimination, quel qu'en soit le motif, et qui s'articule autour d'un engagement fondamental en faveur des droits, en particulier le droit au développement. Nous pouvons utiliser ces points d'entrée pour développer de nouvelles ouvertures pour le travail sur les droits de l'Homme qui peuvent avoir un impact sur la vie d'un grand nombre de personnes. Mais la responsabilité principale d'ouvrir ces portes incombe toujours aux gouvernements, Excellences, et à ce Conseil.

À voir aussi