Dans cette étude, la CNCDH présente des propositions concrètes et précises pour une véritable « stratégie » de la diplomatie française en matière de droits de l'Homme, avec des objectifs et des priorités, des outils et des moyens, des critères d'évaluation et des bilans réguliers

test
Mis à jour le 28 janvier 2022

La diplomatie et les droits de l'Homme ne font pas toujours bon ménage, dans une opposition trop souvent caricaturale entre le cynisme de la Realpolitik et la naïveté des "droits de l'hommistes".

C'est oublier que les droits de l'Homme font désormais pleinement partie des principes qui sous-tendent l'ordre international fondé en 1945 avec la Charte des Nations Unies. C'est oublier aussi que les droits de l'Homme sont aujourd'hui au cœur des rapports de force qui traversent un monde multidimensionnel, où les États, comme les acteurs non-étatiques, nouent des relations de plus en plus complexes. Le véritable réalisme est désormais d'intégrer pleinement les droits de l'Homme comme facteur des relations internationales, en se souvenant que la politique « ce sont des idées ».

Toute diplomatie a pour objectif la sauvegarde de l'intérêt national, qu'il s'agisse de la contribution à la paix et à la sécurité internationales, de la défense national, de l'influence politique, de la coopération économique ou du rayonnement culturel et linguistique. Elle doit prendre en compte les contraintes auxquelles sont confrontés les États, en particulier ceux qui, comme la France jouent un rôle de premier plan sur la scène internationale. Les objectifs de la diplomatie ne peuvent donc se limiter aux droits de l'Homme, mais les droits de l'Homme et le droit international humanitaire en constitue un élément fondamental. C'est dans la durée, la cohérence et la continuité qu'une telle politique peut porter ses fruits.

L'étude a donné lieu à de nombreuses auditions de personnalités et à la prise en compte d'expériences étrangères. Son objet a été de dépasser tout manichéisme pour prendre la mesure de cette complexité, qu'il s'agisse de diplomatie bilatérale, notamment dans sa nouvelle dimension européenne, ou de diplomatie multilatérale dans l'enceinte des organisations intergouvernementales. Elle comporte des propositions concrètes et précises pour une véritable « stratégie » de la diplomatie française en matière de droits de l'Homme, avec des objectifs et des priorités, des outils et des moyens, des critères d'évaluation et des bilans périodiques.

A la veille d'une présidence française de l'Union européenne qui culminera avec le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, le 10 décembre 2008, cette étude est au cœur des dilemmes de l'actualité.

À voir aussi