Mis à jour le 3 janvier 2024
Transcription de la vidéo
Entretien avec Cécile Aludy, qui est seule à l'écran, filmée dans un bureau de la CNCDH.
En 2022, année électorale, on était dans la continuité des quinze, vingt dernières années avec un thème de l'immigration qui reste haut placé sur l'agenda médiatique. et des débats politiques de la campagne.
Alors que, grande différence cependant, ce n'est pas forcément le thème le plus important chez les électeurs lorsqu'ils étaient sondés.
Donc on voit qu'il y a une sorte d'inertie du débat politique où des partis, des candidats, essentiellement à la droite du spectre électoral, continuent de mettre en avant une thématique de l'immigration qui a été porteuse électoralement pour eux indépendamment, finalement, du contexte, puisque, si l'on se souvient, c'est l'inflation et la guerre en Ukraine qui étaient les priorités des électeurs.
En 2022, un thème a émergé celui du grand remplacement, qui véhicule, dans l’imaginaire, cette notion de race, qui avait eu tendance à être effacée du discours politique.
C'est une grande nouveauté, car on a opposé les catégories de population selon leur origine et leur origine ethnique.
Bien sûr, ce mot et cette notion de race n'étaient pas utilisés explicitement par les candidats, mais ils étaient implicites dans leurs théories et leurs propositions.
Ce qui est en train de se dérouler c’est une normalisation et une banalisation de théories racistes, qui ne disent pas leur nom, à la fois dans les médias et dans le discours politique.
Et donc il faut être extrêmement vigilant pour rappeler que le racisme est un délit et non pas une opinion, pour rappeler que le racisme est un délit et non pas une opinion, et contrer ce type de discours.
Dans le Rapport 2022 sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, la CNCDH a réalisé un focus sur les instrumentalisations politiques qui contribuent à générer et renforcer le rejet de l'Autre. Dans ce cadre, la CNCDH donne la parole à Cécile Alduy, spécialiste de l'analyse du discours politique. Elle alerte sur une normalisation et une banalisation de théories racistes qui ne disent pas leur nom, à la fois dans les médias et dans le discours politique.