Revenant succinctement sur le dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile et le modèle français d'hébergement des demandeurs d’asile, la CNCDH interpelle les pouvoirs publics pour que le droit d'asile et l'accueil des demandeurs d'asiles soient effectivement garantis.

Mis à jour le 26 janvier 2022

La CNCDH observe avec regret la crise du dispositif national d'accueil qui pourtant prive les bénéficiaires de conditions matérielles d'accueil décentes. Les demandeurs d'asile n'ayant pas concrètement accès au travail et bénéficiant d'un montant de l'allocation temporaire d'attente insuffisant pour survivre en l'absence d'hébergement, la CNCDH souhaite que soit mis en place un dispositif d’accueil adéquat, garant du respect effectif des droits des demandeurs d'asile.

La CNCDH considère qu’une des principales cause de la crise du DNA est une crise de gouvernance quia rendu le pilotage et l’organisation de la politique d’accueil illisibles.

Attachée au principe de liberté de choix par les demandeurs d’asile de leur mode d’hébergement, la CNCDH rappelle que ce principe ne doit pas être utilisé par les autorités pour s’exonérer de leur obligation de fournir aux demandeurs d’asile qui le souhaitent un hébergement.

S'agissant des autres demandeurs qui ne peuvent pas loger chez des proches, la CNCDH constate une gestion inappropriée des crédits alloués, entrainant une prise en charge des demandeurs dans des hébergements d'urgence inadaptés et sans accompagnement, plutôt qu'un hébergement dans des CADA.

La CNCDH s'inquiète par ailleurs de l'affaiblissement de l'accompagnement des demandeurs d'asile au sein des plateformes d'accueil et craint que cela n'ait des conséquences sur l'information et l'orientation dont disposent les demandeurs.

La CNCDH rappelle également qu'il ne doit pas être porté atteinte à l'examen approfondi des demandes d'asile et au principe de non refoulement et que pour cela l'OFPRA et la CNDA doivent être en mesure de rendre des décisions de qualité. Enfin, elle constate avec regret que l’administration à de plus en plus recours à la procédure « prioritaire », privant ainsi les demandeurs d'un recours suspensif contre les décisions de rejet et pouvant entrainer une mesure d'éloignement avant même que la CNDA ne se prononce.

À voir aussi