Le 17 mars, le président de la CNCDH, Jean-Marie Burguburu, a écrit au ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, pour l'appeler à abandonner le projet d'expulsions massives de personnes étrangères en situation régulière prévu pour avril à Mayotte.

Mis à jour le 27 mars 2023

Nous avons été alertés par des associations membres de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) d'une opération de police de vaste ampleur, prévue à Mayotte à partir du mois d'avril, afin d'organiser la destruction de bidonvilles et de procéder à une vague massive d'expulsions de personnes étrangères en situation irrégulière. D'après nos informations, plusieurs centaines de gendarmes en provenance de la métropole vont être mobilisés à cette fin.

La CNCDH tient à vous exprimer en urgence ses graves préoccupations sur les risques d'un tel projet, à double titre : l'aggravation des fractures et des tensions sociales dans un contexte déjà très fragilisé, d'une part, et l'atteinte au respect des droits fondamentaux des personnes étrangères dans le cadre d'expulsions massives, d'autre part.

La CNCDH ne peut que vous inciter à renoncer à la mise en œuvre de ce projet dans le contexte actuel et elle rappelle la conclusion de son Avis de 2017 sur les politiques migratoires dans les Outre-mer, toujours d'actualité : « la CNCDH reconnaît que la réponse à apporter n'est pas simplement juridique mais bel et bien politique. Elle appelle à un changement radical des politiques migratoires et encourage le gouvernement à promouvoir une nouvelle dynamique prenant en compte le contexte d'exception, mais dans une logique d'accompagnement des mouvements et non de coercition ».

 

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